10 ans. C’est en moyenne l’âge auquel un petit Français reçoit son premier téléphone portable. Bien souvent néanmoins, celui-ci est déjà coutumier des objets numériques. Une étude Ipsos menée en France en 2015 a révélé que les enfants âgés de 4 à 6 ans passaient en moyenne 2 heures 22 minutes devant un écran, et presque 3 heures chez les 7 à 10 ans. Quelles sont les pratiques numériques des jeunes enfants ? Pourquoi ceux-ci sont-ils tellement attachés aux écrans ? Faut-il s’inquiéter du temps qu’ils y consacrent ? Réponses dans cet article.
La surexposition aux écrans des jeunes enfants : attention danger !
Avec la révolution numérique, les écrans ont pris une place prépondérante dans nos vies : smartphones, tablettes, ordinateurs… Les supports numériques se sont multipliés à vitesse grand V, pénétrant toujours davantage dans nos foyers et modifiant en profondeur nos comportements. Passe-temps favori des adolescents, l’usage de ces nouvelles technologies s’étend de nos jours à un public de plus en plus jeune. Il n’y a qu’à constater depuis quelques années l’explosion de l’offre numérique à la destination des tout-petits : tablettes pour enfant, applications à caractère éducatif, consoles de jeu… Sans compter le développement considérable des programmes et des chaînes télévisées entièrement dédiés aux jeunes enfants.
Or si les écrans sont autant d’occasions pour l’enfant de s’éveiller au monde, de développer ses capacités cérébrales et de passer du temps en famille, ceux-ci représentent aussi des risques. Isolement, troubles cognitifs, anxiété comptent parmi les symptômes les plus courants d’une surexposition aux écrans. Mieux vaut donc rester vigilants quant au rapport que les enfants entretiennent avec la télévision ou les jeux vidéo. Une vigilance d’autant plus nécessaire que de nombreux chercheurs et professionnels de santé n’hésitent plus aujourd’hui à parler dans certains cas de « dépendance aux écrans », y compris chez les plus jeunes.
C’est pourquoi il est fortement conseillé aux parents de se tourner vers des organismes de confiance tels que Centre Services pour la garde de leurs enfants. Ainsi, ils font le choix de les laisser aux mains d’intervenants qui connaissent parfaitement les dangers liés aux écrans et qui, si besoin et grâce à des activités de remédiation éducative adaptées, sauront les en protéger.
Y-a-t-il un risque d’addiction des enfants aux écrans ?
Si la question peut bel et bien se poser en ces termes, c’est parce que les études nous montrent que les pratiques numériques augmentent dans le cerveau humain le niveau de dopamine. Or ce neurotransmetteur, qui est à l’origine de la sensation de plaisir, se trouve au cœur du mécanisme d’addiction. C’est en effet la recherche de dopamine qui pousse par exemple un fumeur à allumer une cigarette, et son absence qui rend le sevrage au tabac si difficile.
Dans son livre Glow Kids: How Screen Addiction Is Hijacking Our Kids — and How to Break the Trance (Les enfants luminescents : comment la dépendance à l’écran détourne nos enfants – et comment briser la transe) paru en 2016, l’addictologue américain Nicholas Kardaras a mis en évidence de troublantes similitudes entre le comportement de certains enfants brusquement privés d’interface numérique et les attitudes propres aux toxicomanes : l’impulsivité, l’agressivité, voire la dépression. Son analyse est la suivante : sans écran, l’enfant ne recevrait plus sa dose habituelle de dopamine, ce qui déclencherait chez lui une sensation de manque rapidement intolérable.
Contrôler le temps d’écran des enfants : une nécessité
« Cyberaddiction », « cyberdépendance »… Progressivement entrés dans le langage courant, ces mots ont de quoi faire peur. De nombreux spécialistes se veulent toutefois rassurants. « Un enfant ne peut pas être accro aux écrans, car l’addiction est le stade ultime d’un long processus. Avant, on est dans l’usage abusif », déclare ainsi Élizabeth Rossé, psychologue. Un usage abusif qu’il convient de réguler pour préserver la santé de l’enfant.
Afin d’informer et de sensibiliser la population au bon usage des écrans, l’IEMP (Institut d’éducation médicale et de prévention) a lancé en 2018 une campagne d’information. Ses recommandations pour les parents ? Ne pas laisser un enfant seul devant un écran, interagir avec lui autour de sa pratique numérique et s’appuyer sur celle-ci pour l’encourager à développer sa créativité. Enfin, il s’agit surtout de mieux contrôler son temps d’exposition aux écrans et de lui imposer des limites claires.
